samedi 3 juillet 2010

# 2 Non merci, pas besoin de l'assurance annulation

Bon, ok, aujourd'hui aurait pu tout aussi bien être le point de départ de mon année et de ce blog parce que c'est aujourd'hui que j'ai acheté mon billet de train. Et si j'avais vraiment commencé aujourd'hui, j'aurais pu user d'un petit effet de style du genre "mais pour comprendre, il faut revenir quelques jours en arrière", et là j'aurais parlé du jour où on m'a appelé pour me dire que c'était bon, que la famille me voulait et que je partais dans deux mois !

Mais non, j'ai eu envie de faire cette première note l'autre soir et aujourd'hui je n'ai plus vraiment peur. C'est vrai, depuis que cette histoire de départ est dans l'air, je suis passée par des stades plutôt différents. L'indifférence (parce que rien n'était concret, c'est quoi ce site qui m'envoie un questionnaire, j'ai juste demandé de la documentation moi), le doute (oula, c'est quoi ces chèques que je dois envoyer, est-ce que j'ai vraiment envie de partir, les moyens, est-ce que j'ai envie de passer mon été à me débattre avec les lettres de préavis, les cartons, les résiliations, billets de train, et à compter toutes les dernières fois que je ferai les choses?) l'excitation (L'ANGLETERRE ? POUR MOI TOUTE SEULE!?) la peur (euh et mon frère et mes amis, je les case où dans l'histoire ? Et si ça se passe mal ? Le premier soir, je suis presque entièrement sûre de pleurer au moment de m'endormir toute seule dans la nouvelle chambre. Le premier matin je suis presque entièrement sûre d'avoir peur de descendre dans la cuisine pour m'annoncer), la plénitude (ayé, acheté le billet, je pars à Londres dans un peu moins de deux mois, ça va bien se passer, tout le monde me l'a dit ! Et puis de toute façon je peux pas faire marche arrière).

Parce que c'est ça qui débute aussi avec le jour où on vous appelle pour vous dire que vous partez, c'est la longue liste des choses que vous faites pour la dernière fois.

Mercredi, ça a été ma dernière journée d'animatrice au centre aéré où je travaille depuis plus d'un an, je pensais pleurer et m'enchaîner au portail de l'école pour ne pas partir, mais finalement, dire au revoir aux enfants a été plus facile que ce que j'imaginais, je me suis promis (je leur ai rien promis à eux, ils s'en foutent) que j'allais leur écrire pour suivre leur vie de collégien à la manière de ma maîtresse de CM1 qui m'envoyait des lettres pour me dire qu'écrire en détaché m'allait bien, et que la rentrée en sixième allait très bien se passer.

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