mardi 29 juin 2010

#1 et aussi pour fuir toutes les affreuses pubs dont on nous abreuve en ce moment


Cette photo résume assez bien ce que c'est, une journée de juin, à Montpellier, après une année en fac de lettres, pour moi : je fais pas grand chose et je me regarde.

Il fait chaud. Tellement chaud que le simple fait d'être allongée sur mon lit face à un ventilo, la fenêtre ouverte me fait suer à grosses gouttes et m'emplit les yeux d'un bleu piscine pour lequel je pourrais donner un rein (bon, peut être pas, mais je suis quand même obsédée par l'idée de finir l'été dans un bassin d'eau chlorée).

Aujourd'hui me semble être malgré tout le bon jour pour marquer le départ de mon année à moi, elle ne commencera ni le premier septembre, ni le premier janvier, ni le jour de mes 19 ans, elle commence aujourd'hui parce qu'aujourd'hui, c'est le jour où on m'a téléphoné pour officialiser mon départ pour l'Angleterre, le pays de ma vie.
C'est marrant, quand je pense à l'Angleterre, je deviens un peu débile parce que je me mets à penser que tout est magnifique là bas, mais quand je dis tout, je ne veux pas dire que j'imagine le pays entier comme un St James Park géant avec Buckingham Palace à tous les coins de rue, tous les mecs avec un chapeau Pete Doherty et toutes les filles avec des lunettes de soleil Kate Moss.

Non, non, je sais que le paradis n'existe pas, mais je reste quand même persuadée que mêmes les moments les plus nuls de notre vie quotidienne sont plus sexys quand ils sont fait de l'autre côté de la Manche.
Prendre le bus ? A Montpellier, des tickets qui ressemblent à des marque-page, le même Boulevard du Jeu de Paume tous les jours. En Angleterre, deux étages, volant à droite, ticket à la physionomie inconnue.
Manger ? A Montpellier, escalope de dinde, petits pois. En Angleterre, mystère.
Regarder la télé ? A Montpellier, Dechavanne, Pernaut, Ferrari, XAVIER GRAVELAINE. En Angleterre, Jools Holland, BBC, Skins en V.O.

Tout ça peut sembler un peu trivial mais c'est parce que je veux pas commencer cette année en disant que oui, les cigales, les gens, le ventilo à minuit, la plage, Denisot, le Corum, mes voisins qui téléphonent devant la porte de ma chambre à 2h du matin, et plein d'autres choses françaises me manqueront.
Et que non, je fuis pas un pays que je supporte plus en crachant par la fenêtre du train et en disant bon débarras. Je pars juste un an en me disant que de toute façon, si j'étais restée encore un peu plus, j'aurais fini par devenir quelqu'un de chiant, déprimé, oisif, pas passionné et accro aux Sims (bon, ça je le suis peut être déjà).

Alors je tente le coup, j'ai hâte d'être là bas, et j'ai hâte de revenir pour tester la Margaux version j'ai-passé-une-année-à-être-fille-au-pair sur la France (qui je le rappelle, un jour sera à moi, je serai votre présidente, votre future Eric Zemmour, mais je serai là et je changerai vos vie à tous, c'est mon but dans la vie, ça va, tout le monde en a un !).